DU RIEN
Je m'etais promis de ne plus m'engager, de ne plus aimer des gens que je ne connais pas, ou pas assez pour les aimer si fort.
J'avais juré de rester insensible aux plaintes, de garder ma place, juste parce que je sais la douleur apres le passage de la faucheuse.
Alors c'est peut etre le trop plein d'emotivité en ce moment, ma garde baisse, les remparts se cassent la gueule et les certitudes que me donnent ma blouse blanche ne valent plus rien.
Je me sens comme un gros coeur dans un couloir trop long.
Et cette chambre ou je m'arrete trop souvent, cette femme qui ne me demande rien mais qui attend beaucoup, toute cette affection que je lui porte parce qu'elle me touche.
Et les autres, les coeurs fermés dont je force la porte, parce que je sais que l'agressivité cache souvent un manque d'amour.
Il faudrait que je pense à changer de metier.
Vendre des fleurs à des amoureux ou conduire des bus pour aller nulle part.
Mais je n'ai pas la main verte et mon sens de l'orientation est superbement limité.
Ou alors ne rien faire.
Mais l'hyper activité est ma seconde nature.
Alors m'accepter avec l'amour qui degueule, le tout ou rien qui fait de moi un etre immonde.