LE VOYAGEUR
On s'en allait tranquille la nuit venue. Certaines que la releve ne poserait aucun probleme.
On regardait le planning furtivement, sure de sa presence et reconforté de laisser la maison en de bonnes mains.
On pensait que c'etait pour toujours.
On avait pas prevu la lassitude et le besoin d'exister, on avait rien vu de cela, surement parce qu'on avait pas envie de voir.
Mais là, il va falloir faire avec, parce que tu n'es plus là.
Dire aux patients, que non, le monsieur qui ne rate jamais les piqures il est plus là.
C'etait plus que du professionnalisme, c'etait de l'humain.
Certains n'auront vu que de la colere de vouloir bien faire, moi j'ai vu de l'extraordinaire, du depassement de soi.
Et je me dis que si un jour j'ai mon etiquette verte, c'est à toi que je penserais, comme un modele d'integrité et d'amour.
T'as beau froncer les sourcils pour faire le mechant, je ne vois que la douceur de tes yeux bleus.
T'es un homme epatant, juste parce que j'ai toujours beaucoup de respect pour les chemins qui ne sont pas fait d'evidence.
Tes choix de vie sont respectables et je m'incline.
Tu aurais pu rester là, des années durant, jouant de l'ombre de la nuit sans faire de bruit.
Changer de vie, c'est un pari qui te va bien, l'homme qui ose.
Et je sais que, ou que tu ailles, tu feras au mieux.
Tu vas nous manquer, beaucoup.
Bonne route mon grand.