AU HASARD
Il y aurait tant à dire sur ce que vous ne connaissez pas. Vous pensez me reveiller un peu, vous croyez me deviner.
Mais plus le temps avance et plus la plume me rend invisible.
Vous me voyez fragile et pleine d'amour.
Je n'ai pas les pieds sur terre, je vole.
Je vous survole.
Du pire des sentiments que je maquille en aureole immaculée. Du meilleur de moi que je cache si bien que vous ne verrez jamais la moindre parcelle de lueur.
Je me deguise et me faufile parmi les vivants.
Mais quelle importance finalement.
Ce que je suis m'appartient.
J'aime la vie, je la respire.
Ce qui vous semble anodin me fait vivre.
J'aime les humains, je les transpire.
Et de l'imperfection je me nourris. Surtout de la pire.
Vous me voyez sur l'autel, prete à me pendre,
mais je suis sur les arbres, du vert pleins les poumons,
et je vais me defendre.
Et je vais vivre, un pied dans le vide et sur le fil, l'autre qui cherche la rive.
Je vais vivre parce que je ne sais faire que cela.
Jouir de la vie,
et m'abandonner enfin.