Compte tenu des caractéristiques de l'époque moderne, l'amour ne peut plus guère se manifester; mais l'idéal de l'amour n'a pas diminué.Etant, comme tout idéal, fondamentalement hors du temps, il ne saurait ni diminuer ni disparaître...
Une fois que vous aurez développé une conception de l'amour suffisamment idéale, suffisamment noble et parfaite, vous êtes fichu. Rien ne pourra désormais vous suffire.
Pourtant, vous devez rester vivant - au moins un certain temps.
A mesure que vous approchez de la vérité, votre solitude augmente. Le bâtiment est splendide, mais désert...Parfois vous vous mettrez à pleurer, tant la netteté de la vision est cruelle. Vous aimeriez retourner en arrière, dans les brumes de l'inconnaissance; mais au fond vous savez qu'il est déjà trop tard."
"N'ayez pas peur du bonheur, il n'existe pas."
Parce que les nuits de travail sont difficiles et les angoisses des autres vous rammenent à vos propres questionnements. Au petit matin, comme un rite innavoué, je lis cet auteur. Des pages sans bonheur, ou plutot sans esperance, mais je prefere l'intelligence à la mievrerie, même si il est desesperant d'affronter ce que l'on cache.
Je vois tellement de bonheur approximatif, de fin de vie tronquée. Je vous accompagne avec la boule au ventre mais je tais ma peur.
Vous partez et je reste, qui est le plus chanceux?
Vous avec votre vie derriere et l'idée que vous vous en faites, ou moi qui reste avec l'espoir que j'imagine?
Tout les deux sur la même marche.
Vous avez le mollet plus decharnu que le mien, mais le visage fier et relevé de celui qui part dans la dignité. Je vous bouscule un peu sur l'estrade, sure d'etre plus à ma place que vous au regard des vivants, mais consciente de l'apparat de mon corps de chair et d'envie.
Mais si l'envie d'eternel c'etait vous, si je n'etais que l'apparence?
Plus le temps avance et plus je laisse sur la route la futilité.
Je souffre de plus en plus en plus de voir la misere humaine.
Le remede est-il l'absence?
Alors je pleure de cette vision cruelle et je benie le temps de l'insouciance.
Mais une vision ephemere, une terrasse ammenagée à l'africaine dans mon nouveau chez moi, un canapé bancal mais confortable, une embrassade au petit matin d'un patient qui dit merci, des petits bonheurs d'amoureuse sur un repondeur, le regard d'un inconnu, une amie qui me veut du bien, un père, une soeur. Le bonheur existe Monsieur Houellebecq. Des formes de petites extases, des trois fois rien.
Ne juste pas confondre bonheur absolu et vie revée.
Des trois fois rien, et Dieu sait que je n'aime pas les calculs, mais des petits bonheurs qui dans mon fort interieur font des milliards de folies amoureuses et des esperances de jeunes filles.
Ma folie d'amoureuse c'est de l'aimer lui, passionnement et sereinement.
Et d'être aimer en retour pour ce que je suis.
Je pourrais le prendre dans mes bras, et ne pas mourir comme à chacun de vos livres.
Vous m'avez foutu la trouille avec vos histoires de non amour.
Mais c'est surement parce que vous n'avez pas connu la passion de l'ultime, celle qui se transforme en passion de toujours.
Mais je ne vais rien vous apprendre, vous etes celui qui pense.
Et dans l'amour, la reflexion ne mene qu'au desastre.
A vivre heureux, vivons le pleinement;
Ce sont les corps enlacés
les promesses de peut etre
mais la vie par dessus tout.